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Les membres des Directeurs Funéraires Juifs d’Amérique donnent les conseils suivants:


Les funérailles

Le rite funéraire juif n’est pas seulement une tradition ponctuelle, conçue pour prendre congé de nos morts d’une manière sensible et digne : c’est aussi le fondement sur lequel est construit le processus de deuil.

Le service ayant lieu dans la chapelle fournit l’environnement nécessaire à la famille et aux amis pour partager leur chagrin, affronter les réalités de la mort, célébrer les réalisations de la vie.

Reconnaissant l’importance que représente pour les endeuillés le fait d’être entourés par leurs proches et amis, la tradition juive considère qu’assister à la fois aux funérailles et aux enterrements représente une mitsva, une obligation religieuse.

C’est pour cette raison que nous sommes tenus d’accompagner les défunts au cimetière et de participer à leur enterrement, autant que faire se peut.


La Shiva

Comme tous les autres rituels de deuil juifs, la Shiva a lieu dans le contexte communautaire et toutes les prières sont récitées par un Minyan, c’est-à-dire un minimum de dix adultes. Pendant toute la période de Shiva, les amis et la famille rendent visite aux proches du défunt pour leur offrir leur soutien et leur présenter leurs condoléances. C’est une période paradoxale car, si la famille endeuillée peut se retirer de la vie communautaire pour un temps, la communauté quant à elle se doit d’être présente pour la famille, rappelant à cette dernière l’implication de chacun en ces moments douloureux.

Si vous n’êtes pas sûrs de ce que vous devez dire, préférez le silence:

En général, les gens ne savent pas quoi dire en de telles circonstances. La tradition juive encourage alors à rester silencieux et à attendre jusqu’à ce soit les personnes en deuil qui entament la conversation. Pour ces dernières, plongées dans une profonde douleur émotionnelle, le silence peut souvent être source d’apaisement et de consolation. Soyez disposés à vous asseoir simplement, sans un mot, peut-être à tenir la main de l’endeuillé, à échanger un sourire et à communiquer implicitement votre empathie et votre soutien.

Etre présent:

Aucun mot ne peut faire disparaître la douleur, c’est pourquoi il est préférable d’être simplement à l’écoute. Votre présence et votre disponibilité ont souvent plus d’importance que n’importe quel conseil.

Permettre aux personnes en deuil d’exprimer leur chagrin:

Offrez la possibilité à ceux qui sont en deuil de parler et d’exprimer leurs sentiments liés à la perte et à la séparation d’avec un être cher. N’essayez pas de changer de sujet ou des les en détourner : s’ils souhaitent pleurer, laissez-les exprimer leur chagrin et ne tentez pas d’empêcher leurs larmes de couler avec des phrases toutes faites telles que « Sois fort », car leurs larmes ne sont pas un signe de faiblesse : elles témoignent tout simplement de leur peine immense, et c’est durant cette période où la douleur est à son comble qu’elle doit s’exprimer.

Ecouter:

Posez des questions qui permettront à la personne endeuillée de parler de son chagrin. La Shiva est le moment idéal pour se souvenir de la personne partie récemment et évoquer sa vie. N’hésitez pas à parler du défunt, dont la mémoire reste très vivante dans le cœur et l’esprit de ses proches. Partagez avec eux vos propres anecdotes et souvenirs. Ces instants sont propices pour leur montrer des photos de famille évoquant les nombreux moments heureux du passé. Ces souvenirs sont des trésors pour ceux qui pleurent la perte d’un être cher.

Partagez vos sentiments:

Si vous vous sentez triste, partagez vos larmes. Si un souvenir en particulier vous fait sourire, montrez-le. Le rire est un bon moyen de puiser de l’énergie en ces moments douloureux, mais veillez à ne pas l’utiliser comme un moyen de distraction ou pour minimiser l’importance du deuil.

Montrez votre affection:

Ce qui est paradoxal lorsqu’on est en deuil, c’est que souvent la personne qui serait à même de réconforter dans un tel moment de détresse émotionnelle, est justement celle dont on pleure l’absence. Celle qui pourrait nous étreindre, nous faire supporter le deuil et en apaiser la douleur, n’est malheureusement plus à nos côtés. Si vous êtes suffisamment proches des personnes endeuillées, n’hésitez pas à les soutenir physiquement, à les étreindre, ou tout du moins à les toucher. Ce contact tactile va les rassurer, leur offrir ponctuellement une sensation de sécurité : cela vaut bien plus que des mots.

Faites preuve de compréhension:

La douleur liée au deuil peut parfois être très déstabilisante pour ceux qui en font la douloureuse expérience, leur faisant par exemple tenir des propos inhabituels. En faisant preuve de compréhension, sans jugement aucun, vous leur témoignerez votre soutien inconditionnel.

Offrez votre aide:

Le deuil peut transformer le quotidien en un fardeau lourd à porter. Vous pouvez apporter votre aide pendant et après la Shiva des façons suivantes: en fournissant des repas, en organisant un minyan, mettant en place un système de covoiturage, en faisant les courses, ou encore en guidant l’endeuillé dans ses demande de conseils juridiques.

Aidez-le, mais tout en le laissant prendre en charge sa propre vie. Si vous preniez en charge ses propres responsabilités, vous l’inciteriez alors à se laisser aller.

Soyez patients:

Le deuil représente plus un processus d’adaptation au changement qu’une guérison à proprement parler. Faites preuve de patience pour permettre aux proches et amis du défunt de surmonter leur peine intense après la Shiva. La tradition juive invite à réciter le Kaddish en l’honneur du défunt pendant les onze mois qui suivent, et autant de temps est généralement nécessaire à l’endeuillé pour lui permettre de se remettre tout à fait. Il peut parfois être difficile d’être en compagnie d’une personne éprouvant une telle douleur. Cependant, face à la souffrance, votre patience et votre compassion sauront faire une différence dans ce long processus de guérison.